La Nuit juste avant les forêts – Bernard Marie Koltès
Un seul en scène avec Nicolas Revest, présenté dans plusieurs théâtre à Lyon et à St Etienne
L'histoire
Il s'agit d'une situation ordinaire : Un homme nous aborde dans la rue. Il débite des paroles auxquelles nous ne prêtons tout d'abord aucune attention. Nous pensons : « ça ne va pas durer il va se lasser, aller voir quelqu'un d'autre, partir ». Mais ça ne se passe pas comme ça. Nous avons beau l'ignorer, il reste. Nous sentons peu à peu son discours nous envahir. Il cherche à nous embarquer avec lui dans son histoire. Finalement, nous sentons que ses mots sont le dernier lien possible avec nous. Rompre ce flux de paroles, serait détruire toute possibilité de rencontre...
Notes de l'interprète
J'ai entrepris ce voyage seul face à l'autre, face au public, face à son désir et à tout ce qui doit être dit pour soi, pour l'autre et dans l'urgence. Dans une ultime révolte, peut-être avant de renaître ou de mourir.
J'aime le rôle de l'acteur à cet endroit qui définit bien le théâtre : l'illusion d’une réalité qui nous apparaît encore plus terrible que celle qui nous entoure : Cet homme y oppose la beauté abrupte de son regard et de son amour. Ce serait comme un voyage à travers « les temps » . Ou un périple de l'homme jusqu'à la ville, lorsqu'il se retrouve dans le miroir de l'eau, la nuit et cherche le chemin qui le mènera jusqu’à la forêt, au-delà des cimes.
Notes de Mise en Scène
La sublimation était le meilleur moyen de valoriser le texte de Koltès. Nous avons choisi d'en faire un personnage sorti d'un imaginaire dans lequel chaque spectateur peut s'identifier. Ainsi, en sublimant la solitude de cet être habité par l'amour de l'autre, nous pouvions mettre en évidence la cruauté de la violence envers ce que l'on ne connaît pas ou qui est différent de nous.
La lumière détermine les espaces sur scène. L'acteur les traverse comme le flot incessant de paroles qui l'habitent. La terre symbole de naissance et de mort, matière organique soutient le propos pour offrir au corps de l'acteur la chair essentielle à ce jaillissement poétique
Mise en jeu et en corps : Magali REVEST